Pont Aven à Concarneau

JOUR 10

Au petit matin, les yeux encore émerveillés par cette ville de Pont Aven, je décide de rejoindre Concarneau. Pour sa ville close mais surtout pour ses pêcheurs.
Bien avant mon départ, j’avais dans l’idée de rencontrer des pêcheurs et le secret désir de monter avec eux à bord pour filmer une tranche si importante de leur vie.

C’est aussi soulagé que je rentre dans cette ville. J’ai compris comment mettre à jour mon site plus rapidement ! ‘Plus qu’à tout recopier, développer les centaines de photos et finaliser la mise en page’… Une paille !

J’en profite pour flâner au milieu de la ville close. Gouter les fameuses Kouignettes, spécialité bretonne, excellente d’ailleurs.

Tout doute s’évanouit quand je découvre des dizaines de bâteaux de pêche. C’est décidé, à l’aube j’y serais… L’un d’eux voudra bien m’embarquer, je l’espère…

JOUR 11

Levé en sursaut. J’ai dû rater le réveil. Il n’a pas sonné. je serais en retard…. – Il est 5h –
Tout va bien.

J’avale rapidement un café et descend jusqu’au port. Pour l’instant, toutes les places sont gratuites…. pour l’instant seulement car la municipalité installe des parcmètres partout au centre ville, payants 7/7…

Je me rue vers les quais. Certains bâteaux sont apparemment déjà rentrés. J’observe toutefois des places vides… Ils devraient arriver au petit matin.

Je prends le temps de photographier les bateaux de nuit et guette…

;..Jusqu’à ce qu’un particulier ne sèche mon enthousiasme en m’indiquant que les bateaux ne seront pas à quai dans la matinée… Sauf un.. qui rentre à l’instant.

Je ne le lache pas du regard, le fusille avec mon APN. Je suis fin prêt pour passer à l’abordage.

STEPHANE BELLEC, capitaine du Beluga

Les marins débarqué avec la poulie pour une réparation d’urgence. – Ils doivent repartir le lendemain à l’aube- j’engage la conversation avec le capitaine.

A 60 ans, Stephane ne raccorche pas. Et pourtant depuis 5 ans, il aurait pu être à la retraite.

– La pêche c’est toute sa vie –

D’ailleurs  avant sa naissance, il accompagnait dans le ventre de sa mère, son père sur le bateau de pêche !
De plus la pêche au poulpe est une des plus facile. -Me dit il- Les casiers au complet, avec les pouples, ne pèsent guère plus de 4 Kg. Fait rare dans le métier de la pêche, des femmes la pratiquent.

On lance les casiers et on les récupèrent quelques heures plus tard. Stephane l’appate avec de belles sardines.
Les bons jours, il peut pêcher plus de 500 Kg ! Aucune interdiction en Bretagne : au contraire.
Le pouple est une espèce invasive qu’il faut limiter.

– Toujours moins de pêcheurs –

Nostalgique du temps où le métier était reconnu,où le travail ne manquait pas, ni les trvailleurs qui se présentaient au petit matin au port.
Aujourd’hui minimun 6 mois d’école pour prendre la mer.
Le stagiaire,lui, ne peut plus se servir de couteaux pour travailler le poisson et bien d’autres contraintes qui ont poussé les marins à ne plus les prendre.
Stephane me raconte le temps où, au petit matin, on faisait la queue pour monter sur un bateau pour une journée de travail, ou plus.

Toutes ces pratiques ont été encadrées et la paperasserie rimant avec tracasserie, les pêcheurs n’embauchent plus…. D’autant que, compte tenu des heures harassantes, les candidats ne se présentent plus !

Les pêcheurs partant à la retraite ne trouvent plus de repreneur quand d’autres se reconvertissent au tourisme.

Mon Reportage Video

Après avoir échangé longuement, je me suis jeté à l’eau et lui ai proposé un reportage vidéo. Qu’il m’embarque avec lui. Le jour, la nuit, peu importe. Que je vive cela avec eux. Que je vous puissiez découvrir à votre tour, un nuit de pêche.

LA DOUCHE FROIDE !

Impossible ! Jamais avares de nouvelles lois, nos chers fonctionnaires ont tout simplement interdit tout non professionnel à monter sur un bâteau de pêche. – Même ses enfants ne peuvent plus accompagner son père –
Ou faut il avoir un permis de plaisance et, pour simplifier le tout, que le bâteau soit aménagé pour.
A savoir, des barrières de sécurité et j’en passe…

Déçu mais heureux de vitre un tel moment, de tels échanges, nous continuons notre discussion jusqu’à l’arrivée de ses 2 collègues.
Je les remercie et avant de prendre congé, il me transmet ses coordonées afin que je lui envoie les photos prises.

– J’ai vécu une magnifique tranche de vie, un moment magique –

Merci Stephane.